Le dérèglement climatique et les périodes de chaleur qu'il provoque transforment l'inconfort intérieur ressenti en problématiques de santé des occupants, mais aussi sociales et économiques. Les sujets de la résilience et de l'adaptabilité des bâtiments sont au centre de la lutte contre des températures difficilement supportables dans la durée et de la préoccupation liée au bien-être. En ce sens, l'indicateur des degrés-heures d'inconfort (ou DH) a été introduit dans la RE2020 afin de caractériser le niveau d'inconfort perçu par les occupants et de renforcer la nécessité d'œuvrer à sa réduction. En parallèle, depuis le 1er juillet 2022, cette réglementation impose une conception bioclimatique aux programmes tertiaires. Le Giec recommande l'intégration de systèmes de protection solaire, qu'ils soient fixes ou mobiles, manuels ou automatisés. La mise en place de solutions dites passives est la plus vertueuse, sans devoir sacrifier l'esthétique ni la créativité architecturales. Les compléter par des fonctions « intelligentes » dans certaines configurations ou pour certains usages peut être pertinent en vue de régir au mieux les apports solaires en été et de bénéficier de leur intérêt calorifère en hiver. Elles s'intègrent à la gestion technique du bâtiment (GTB) pour à la fois tirer parti des apports en période hivernale et s'en protéger en saison estivale - ainsi que, possiblement, à la mi-saison.
Un point d'équilibre est à déterminer lors du choix du système, principalement en fonction de l'orientation. En effet, des protections fixes très occultantes pourraient l'être trop car elles risqueraient d'amoindrir l'apport de lumière naturelle de manière inappropriée ; celles qui le seraient insuffisamment généreraient des surchauffes. Le soleil se trouvant haut dans le ciel côté sud, les façades est et ouest sont les plus délicates à traiter. Généralement, les systèmes verticaux sont les mieux adaptés sur ces deux orientations, avec un soleil plus bas à l'horizon. Cependant, si le confort thermique d'hiver est aujourd'hui assuré dans une grande majorité de programmes - car les produits et les techniques sont maîtrisés -, ce n'est pas le cas du confort d'été. Une différence notable est à relever : isoler du froid mobilise un panel de procédés homogène ; tandis que la mise en œuvre de la protection contre la chaleur induite par les rayons solaires est multiforme et plurielle, et non systématique dans des régions qui vont pourtant l'imposer à l'avenir. En France, les prévisions annoncent, en moyenne, + 2 °C en 2030, + 2,7 °C d'ici 2050 et + 4 °C en 21001 : il faut d'ores et déjà s'y préparer. Dans la plupart des situations, les occultations extérieures s'avèrent les plus appropriées parmi les possibilités offertes, peu importe l'orientation de la façade concernée. Les bâtiments d'aujourd'hui ne se contentent plus d'être des structures physiques : ils deviennent des témoignages vivants de notre engagement pour la durabilité et la préservation de l'environnement.
1. source : www.ecologie.gouv.fr