Les paramètres non dissociables de la notion d'enveloppe sont le bien-être de l'usager, l'interactivité entre son architecture et son cadre urbain - proche et lointain -, et les spécificités du projet. Au carrefour des communications entre l'extérieur et l'intérieur, mais de moins en moins autocentrée, la façade doit à présent considérer ses effets sur l'environnement et se révèle simultanément objet de toutes les complexités. Elle concrétise la valeur ajoutée du bâtiment et s'interpose en tant que nouveau support d'expression et de fonctionnalités. Tantôt filtre - protecteur ou invisible -, tantôt lieu d'échanges, elle s'érige en troisième espace, singulier par nature.
Comment traiter les exigences techniques sans que la conception architecturale s'en trouve limitée, en neuf et en rénovation ? Ayant une multiplicité de rôles à assumer, la façade est devenue terrain d'expérimentations quant au choix de ses matériaux - dont la diversité est en progression permanente - et de son mode constructif. Le dialogue entre la matière et l'adaptation de la technique est également source de créativité. L'écueil consisterait à ne concevoir que des boîtes étanches, mal intégrées à leur contexte alentour, reflet d'une matériauthèque toujours plus riche et variée.
Dans une perspective de développement durable, conciliant performances énergétiques et faible impact sur les ressources naturelles, le matériau constructif de la façade en filière sèche doit s'inscrire dans un cycle de construction, d'exploitation et de démolition le plus vertueux possible. Au-delà de son caractère « écologique » plus ou moins marqué, il s'agit de s'attacher à l'origine de la matière première qui le compose, aux ressources énergétiques mobilisées à le transporter, le transformer et le mettre en œuvre, et aux interventions à prévoir pour son entretien et sa durabilité. Construire pour perdurer sans altérations, être à même d'accueillir les évolutions futures, défier l'influence de la tendance esthétique du moment tout en limitant la consommation de ressources : ces valeurs vont conditionner la qualité du projet et du message transmis par les maîtrises d'œuvre et d'ouvrage.
Le matériau retenu sera-t-il déterminé comme devant être le plus brut possible, sans détournement - ou a minima - de sa nature ; ou, à l'opposé, très innovant et réalisé sur mesure ; ou bien encore issu d'un recyclage ? La finalité reste similaire : travailler la matière de façon à provoquer l'intérêt, la surprise, voire l'émotion. La pérennité de l'enveloppe se réfléchit à la fois à travers sa capacité à résister aux effets du temps et son aptitude à la flexibilité, corrélées à l'évolutivité de la structure bien qu'en étant physiquement dissociée. Elle ne devrait pas être uniquement contrainte par le coût ou les délais imposés du projet, mais, au contraire, réfléchie dans une globalité de possibilités offertes par les solutions des fabricants, soucieux de répondre aux attentes des prescripteurs et de les accompagner.
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