Au large de Madagascar, celui-ci a planté son atelier sur un minuscule îlot, quelques arpents de jungle frappés par les embruns. Avec l’accord des insulaires, le plasticien exilé sous les Tropiques a donc, pendant une décennie, invité d’autres créateurs à intervenir sur ce micro-territoire. Dans la forêt luxuriante, ont ainsi progressivement fleuri les installations, directement édifiées par les concepteurs ou à distance, par le biais de protocoles. Ici, une construction gracile, imaginée par l’architecte Rudy Ricciotti, plus loin des hamacs blancs, pendus dans les frondaisons par les frères Chapuisat, érigées selon des rituels artistiques, entrecroisent ceux, sacrés, des familles Malgaches vivant à proximité. Visible jusqu’au printemps, l’exposition documente cette aventure et questionne, loin de l’Île-de-France, le pouvoir de l’art, bien plus vivace sous d’autres latitudes…