Polyéthylène, fil, colle : dans le ciel orléanais, flottent des froissements de plastique blanc. À la fois abruptes et évanescentes, ces sculptures du japonais Yasuaki Onishi ne tiennent qu’à quelques points de glu. Avec leurs vallons transparents, elles constituent quelques-unes des montagnes déployées à travers les 700 mètres carrés du FRAC Centre. Depuis avril, l’institution déroule en effet, à travers le cycle Relief(s), un cheminement à haute altitude, invitant son visiteur à arpenter son fonds de collection sous le prisme des sommets. À parcourir, donc, au fil des trois galeries temporaires, un triptyque d’expositions toujours avec vue sur les cimes : aux cotés de celles de Yasuaki Onishi, pour la première fois présentés dans l’Hexagone, une sélection d’œuvres traque la question du relief dans la création de ces soixante dernières années. D’un travail photographique d’Andreas Gursky sur les silos à grain de la région, au pavillon d’observation du renne sauvage au cœur de la Norvège signé des architectes de Snøhetta, soixante réalisations offrent autant de lectures du paysage, dans une scénographie où l’artiste Aurélie Pétrel génère la surprise en ouvrant des trouées dans les cimaises. Les pièces s’y dévoilent par fragments, au fil d’un itinéraire visuel aux nombreux inattendus. Enfin, les reliefs géologiques spectaculaires de l’artiste Gérard Singer sont à découvrir dans une grande rétrospective monographique : de la genèse du Canyoneaustrate, bassin encaissé jusqu’à 5 mètres, aux courbes de niveau accidentées des Pixels, toiles en 256 couleurs, l’ivresse des hauteurs s’y fera ressentir jusqu’en septembre.