L’étrange sculpture se distingue déjà par sa grande taille, plus de cinq mètres de hauteur. Sa teinte sombre tranche aussi avec la blancheur des murs qui lui servent de toile de fond. Une croix orthogonale, opaque, dense, semble avoir basculé sous son propre poids. Comme si elle avait dévissé, basculant de son axe original. Une inscription, « Sonnets de Babylone », balafre ses montants. Que représente donc cette sculpture prophétique ? Elle est l’œuvre du concepteur du musée juif de Berlin, Daniel Libeskind : une nouvelle fois, l’architecte interpelle les visiteurs quant au chemin dévoyé pris par l’humanité depuis la Seconde Guerre Mondiale. L’œuvre est également placée sous le signe de la performance. Elle est composée d’une soixantaine de panneaux Dekton, de tailles variables, dont le plus grand atteint 2.55 m x 1.40 m pour 12 mm d’épaisseur. La marque espagnole Cosentino fait, par ce biais, la promotion de son nouveau matériau ultra-résistant - mélange de verre, de porcelaine et de quartz porté sous forte pression et à haute température - lancé en 2013.